À moins de 3 heures de TGV de la capitale, la métropole nantaise attire de plus en plus de parisiens dans ses filets. Mise en lumière des charmes de la Cité des Ducs.
Faire un bain de culture à Nantes, c’est comme plonger en plein océan. Pour ne pas s’y noyer, il suffit de trouver remonter jusqu’à la Place Graslin, point de départ des sentiers culturels de la ville. Le théâtre Graslin trône comme maître des lieux au milieu, entouré par ses inséparables La Cigale, restaurant gastronomique de renom, les quelques cafés (Le Molière, Le Racine), et, à deux pas, le grand cinéma le Katorza. Véritable point névralgique de la ville, ce rond point piéton, bordé de façades aux allures parisiennes, donne le départ à différents axes culturels. Au départ de la place Graslin, les chemins pour arpenter la ville sont multiples.
Au nord, la symbolique Tour de Bretagne rappellera la Tour Montparnasse, abritant, à son sommet, Le Nid, bar psychédélique réputé. Au Nord-est se trouve l’île de Versailles, le coin de paradis des nantais. Le petit jardin japonais, gardé par les eaux de l’Erdre, au cœur de la ville, conserve le calme et renferme quelques oiseaux rares. Au sud, en passant par la médiathèque, l’arrivée sur « l’île de Nantes » se fera sans embarquer. Récemment réaménagée, cette plateforme réhabilitée prend la forme d’une cour de récréation géante. L’esplanade aux airs futuristes articule le Palais de Justice, les machines de Nantes avec son éléphant géant et son manèges des curiosités, et le Hangar à bananes, anciens locaux du port réhabilité en bars et boîtes à nuit fréquentés par les étudiants. Se balader sur une île presque entièrement dédiée aux loisirs peut en destabiliser certains, mais la nonchalance des passants est convaincante.
A l’est, déambuler jusqu’à se perdre dans les petites rues piétonnes nantaises fait partie du jeu. Le but étant de tomber, comme par enchantement sur le passage Pommeraye, temple néo-classique de la flânerie nantaise. À l’image des passages parisiens, la galerie fait la fierté des habitants du quartier. Ceux-là peuvent y rester des heures pour faire du lèche-vitrine. À l’ouest, cap sur les rues étroites ornées de maisons à colombage de Bouffay. Le plus ancien quartier de Nantes séduit par son marché et ses petits restaurants. Quelques pas plus loin, le château des Ducs de Bretagne s’impose avec ses épais remparts. Il fait face à l’ancienne usine LU, devenu le Lieu Unique, grand centre culturel qui s’est développé au début du troisième millénaire. L’odeur des biscuits hante encore l’endroit, de son bar atypique, en passant par le hammam au sous-sol et jusque dans sa tour arts-déco surplombant la ville.
Jadis, Nantes se distinguait par son puissant port et son chantier naval. Aujourd’hui, ce port est un vivier de culture, à cheval sur deux rives. Une morphologie urbaine qui rappellerait presque la capitale.
Tous les édifices industriels incrustés dans l’histoire de Nantes ont été réinventés pour devenir les piliers d’un urbanisme culturel. Le chantier naval se transforme en campagne sauvage et artificielle, les murs sont hissés pour l’art urbain, les anciennes usines renaissent en lieux d’exposition. En goûtant au cocktail énergisant artistique et en avalant un bol d’air venant du large, les nantais semblent avoir trouvé l’équilibre parfait auxquels les parisiens aspirent tant : combiner une offre culturelle foisonnante, un dynamisme urbain et le vent de la mer, près à souffler dès que le besoin se fait ressentir. Garantie 100% sans métro.