Essaouira, c’est le bon compromis quand on ne s’est jamais rendu en Afrique et qu’on veut y aller en douceur. Il n’est pas question là d’une de ces stations balnéaires dont le Maghreb a le secret. Non. Il s’agit plutôt d’un spot en bord de mer, surplombé par une Médina bourrée de charme et soufflé par des vents à l’humeur lunatique. Les flux du tourisme, en plein essor, arrivent doucement par le petit aéroport local, à quelques kilomètres de la ville. A trois heures de Paris, Essaouira est en réalité parfaite pour être découverte le temps d’un long week-end, afin de prendre un bon bol d’air, déguster les saveurs marocaines et être dépayser à souhait. Voici quelques essentiels à ne pas manquer.
Pour se remplir la panse
–Le Glacier, rue Sidi Mohammed ben Abdellah
Rien à voir avec un glacier, bien au contraire. Le chef vous servira des tajines, des paninis ou des pâtes. Au coeur de la Médina, c’est surtout sa localisation qui sera stratégique. Parfait pour une pause rapide entre deux balades.
–La Découverte, 8 bis rue Houmman el Fatouaki
Ce restaurant, ouvert par Frédérique, une française, il y a quelques années, est au calme et promet une dégustation des meilleurs plats franco-marocains.
-Petit déjeuner sur la petite terrasse au croisement de la Skala et la rue Laalouj (ne pas louper : les toilettes dans le placard!)
–Délices et saveurs de Mogador, 60 rue Boutouile // Tel : 0524472167
Restaurant typique marocain : on s’installe sur les salons de jardins authentiques et on savoure. Tajines, pastillas, ou encore sardines tout droit venues du port, la carte est riche et la cuisine est délicieuse. A tester quand on a le temps (le service est un peu long), après avoir trainé au souk et avant d’attaquer le quartier du Mellah.
–Le Jimi Hendrix Café, Diabat
A l’entrée du village, le bar peut paraître, pour les rockeurs, hippies et autres rêveurs, idyllique. Sur les hauteurs d’Essaouira, il est tatoué de fresques représentant Jimi Hendrix, ou autres contemporains du genre comme Bob Dylan, avec la phrase peinte à l’entrée « Blowin in the Wind ». Tenus par des marocains surement depuis plusieurs siècles, l’esprit flower power est resté intact. Même si l’ardeur de l’époque a migré vers d’autres contrées, le souvenir et l’esprit de Jimi Hendrix y repose. Alors que les dromadaires attendent au dehors, il est plus qu’appréciable de savourer un thé à la menthe et quelques gâteaux dans cet endroit magique.
Pour se délecter de breuvages
–Beach & Friends, Corniche Sud Plage d’Essaouira
C’est le bar international d’Essaouira, qui accueille tous les étrangers et les locaux, jusqu’à tard dans la nuit. Au bord de la plage, à quinze minutes à pied de la Médina, ce bar est aussi agréable la journée que le soir : bonne ambiance, DJ set et concerts, cocktails délicieux et esthétiquement estival.
–Roof Terrasse, Riad Baoussala
Boire un thé à la menthe, niché sur les toits de la Médina, c’est possible. A l’ombre des ombrelles, le Roof Terrasse a un accès (et une vue) inédit pour boire un verre et se reposer, alors que les commerces battent leur plein en dessous.
Pour se dégourdir les jambes
–les ruelles de la Médina
Oui, ce sera là tout le charme d’Essaouira. Se perdre dans ses petites ruelles, en découvrir les surprises au coin des rues, y faire des rencontres infortuites, tantôt merveilleuses, tantôt dérangeantes.
Ne pas louper : La salle de jeu tout en haut de la rue Sidi Mohamed Ben Abdellah // La rue Chbanate, avec tous ses artisans (métiers à tisser, pressing, couturiers..) // La fresque des Gnaouas (musique typique d’Essaouira), Avenue Istinal
–Diabat
Il s’agit du petit village niché sur les hauteurs d’Essaouira. Dans les années 1970, c’était le repère des hippies et de Jimi Hendrix, qui y venaient car il est passionné par les joueurs de Gnaoua, qui rentraient en transe quand ils se mettaient à jouer. Aujourd’hui, les deux rues sont occupées majoritairement par des français, et la population marocaine à migrer quelques kilomètres plus bas. Les rues sont assez désertes mis à part quelques ânes et moutons qui circulent entre les bâtisses. Il y règne une atmosphère particulière et la vue, elle, est imprenable côté terre (davantage que côté mer, vers Essaouira). À ne pas louper : les couleurs des maisons, et le Jimi hendrix Café, à l’entrée du village
–le front de mer
Rien de tel que se rendre à la Médina à pied. Si les travaux de la chaussée trainent un peu, il est très agréable de se promener le long, ou sur la plage, les pieds dans l’eau. Le vent est assez fort le matin, mais l’après-midi, la chaleur devient plaisante avec la brise.
–le Mellah
Au nord est de la Médina, le Mellah est un quartier en ruine. Avec ses murs bleus polis par le temps, il est quasiment abandonné et fantomatique. Si les commerçants vous assureront qu’il n’y a rien à y voir, le détour vaut quand même le coup d’oeil.
–Les Randonnées du restaurant La Découverte
Avec un guide, parcourez les terres merveilleuses de la région d’Essaouira. Il passe vous prendre à votre hôtel et vous emmène marcher tout un parcours pour la journée ou la demi-journée. Il suffit de choisir sa balade à la carte (Cascades, l’Oasis, L’oued…) et de réserver par internet (si vous rester peu de temps, pour planifier la sortie) ou directement au restaurant La Découverte dès votre arrivée (si vous restez une semaine ou plus).
Comptez environ 220 DH la demi-journée et 450 DH la journée
Pour s’en mettre plein les yeux
–L’inévitable tour en dromadaire
D’autres choisiront le cheval ou le quad. Vous, vous opterez pour un mode de transport plus… typique. A trois mètres de hauteur, vous vous laissez porter nonchalamment par les dromadaires, qui règnent en maitres sur leur territoire. Au sud d’Essaouira, une partie de la plage est réservée à ces drôles d’embarcadaires : des dizaines de guides vous attendent pour vous balader sur leurs bêtes, et vous emmener jusqu’au village voisin, Diabat, fief de Jimi Hendrix.
La course vous coutera 300 dirhams environ (pour deux heures). Sur le chemin, vous pourrez ainsi admirer l’Oued, la grotte des surfeurs, et la réserve ornithologique.
Avec l’embarras du choix dans les guides, choisissez Ali, djellaba bleue, et prince d’Essaouira, sans aucun doute.
–Embouchure de l’Oued
Entre Essaouira et Diabat, l’Oued circule entre le maquis marocain. Capricieux, se frayant un chemin dans un climat désertique, le fleuve donne vie à une faune et flore épatante (troupeaux de moutons et de chèvres, oiseaux et mimosas)
–La grotte des surfeurs
Ancien vestige des remparts du château, taillé naturellement en rocher par les vagues, le bloc de pierres se remarque de loin. Vivant au gré des marées, il est pris par les eaux l’après-midi, et se rend accessible des promeneurs le matin.
–La réserve ornitologique
Sur le chemin de Diabat, entre la plage et les dunes, un banc de sable est devenu le repère des oiseaux. Assez magique à contempler.
–Le port d’Essaouira
En se rapprochant de la Médina, un coup d’oeil (et de nez) sur le port seront indispensables dans votre séjour. De préférence le matin, il faut vous rendre à la criée, marché ancestral de poissons, en évitant les chats errants, et aussi aller regarder l’arrivée des pêcheurs. En amarrant leurs chalutiers extraordinaires, ils seront aidés par des dizaines d’hommes pour démêler leurs filets et décharger les denrées.
–La Skala du Port, au dessus de la porte de la Marine
L’entrée est 10 DH (0,10 euros), et vous permet d’aller sur les remparts de la ville pour admirer la vue, sur la Médina (la même que sur Google images, si si!) et sur le Port. D’ailleurs, vous pourrez mieux observer ce qu’il s’y passe planqué derrière une meurtrière des tours, car en bas, il vaut mieux se faire discret.
–Le Souk
Au nord de la Médina, le souk est le marché alimentaire de la ville. Comme son nom l’indique, c’est clairement le bazar : les vendeurs de fruits tentent de se frayer un chemin dans la foule avec leur chariotte en bois, les vendeurs de poules tiennent les pauvres volailles encore vivantes par les pieds la tête en bas, au nombre de 5 dans chaque main, les vendeurs de poussins les ont coloré en rose, violet et orange pour les rendre plus attractifs, les bouchers coupent leurs viandes violemment et les suspendent à leurs étalages pour le plus grand plaisirs des mouches, et les vendeurs de pâtisseries marocaines tentent d’attirer le client en lui mettant sous le nez des cornes de gazelles. Inoubliable.
Pour se dorer la pilule
–Plages privées
Il faut l’avouer, l’immense plage d’Essaouira ne compte pas des centaines de serviettes de plage avec des gens à moitié nus dessus. La plupart des plagistes (enfants, en majorité) sont dans la mer en train de jouer, et les seuls allonger à même le sable sont les… surveillants de baignade. Il est donc bien venu de louer un transat (suivre les gigolos qui vous appatent sur le bord de mer) ou d’utiliser la plage privée de son hôtel.
–Piscine de l’hôtel Atlas & spa, Boulevard Mohammed V
Cet hôtel 5 étoiles possède un parc splendide et une piscine bordée de transats. Ambiance très chill et au calme.
Pour se faire chouchouter à l’oriental
–Hammam
Rien de tel qu’un hammam traditionnel pour se plonger corps et âme dans la coutume orientale. Réservés aux femmes et tenus par des femmes, ces endroits ont tout des spa que l’on peut trouver en France, mais ils proposent des hammam systématiquement avec des gommages au savon noir, compris dans des formules plus qu’abordables.
- Bio Argan Spa, rue Abdelazziz Al Fachtali
Formule orientale à 350 dirhams, avec hammam, gommage au savon noir, gommage au miel, (shampooing à grandes eaux), massage de 30 minutes, et manucure - Luxpa, 12 rue Drâa, quartier Attarine, tel : +212 524 476 044
–Henné : le henné est une coutume orientale qui consiste à se tatouer les mains et les pieds avec une plante naturelle, à l’occasion de mariages (le sien, ou ceux auxquels on est invité, y compris les hommes) : ça porte bonheur. Si on est marié, on le fait au pied, sinon, on le fait sur les mains. Quand on rend visite à de la famille, il est aussi coutume de se faire un henné avant de repartir chez soi, avec les symboles de la ville visitée.
Attention, pour s’en faire faire un, il faut aller dans les « boutiques » spécialisées. Si l’on vous propose un tatouage au henné à la sauvette, il s’agit de henné mélangé à du colorant pour le cheveux et c’est très dangereux. Vous pouvez aller chez Fatima, n°36 rue Oujda // tel : 0622663981 // fzahra322@gmail.com
Pour dépenser ses dirhams
–Pour admirer les goûts marocains : Concept store « Histoire de filles » / 1 rue Mohamed Ben Messaoud / 0524785193
–Pour acheter de l’huile d’argan : Arganisme / Coopérative des femmes
Chez Hafida, 3 rue Oujda
–Pour discuter musique avec le disquaire : boutique rue Sidi Mohamed Ben Abdellah
–Pour chiner la tendance parisienne avant son expédition : atelier de Zaza de Marseille, rue Hajjali
–Pour les fans de chaussure : passer voir Halima Attar, rue Chbanate n°165
L’adorable créatrice fabrique dans sa petite boutique de 1m² des splendides chaussures en rafia qui sont expédiées au quatre coins de l’Europe. Une très belle rencontre et un instant entre femmes qui vaut le coup d’être vécu
–Pour faire sa BA : visiter la boutique humanitaire Project 91, rue Chbanate, tenu par un sénégalais. Tous les bénéfices sont reversés aux écoles d’Essaouira